Quelle distribution Linux pour débuter ?
Table des matières
On me demande souvent quelle distribution Linux choisir pour débuter l'aventure ?
Cette question est récurrente, donc je souhaite rédiger un article ici pour exprimer ma démarche.
Il existe en effet une multitude de distributions Linux :
- Debian, Ubuntu, Linux Mint
- Fedora, Red Hat Enterprise Linux, Alma Linux,
- Arch Linux, Manjaro
- Gentoo, Calculate Linux
- etc...
Elles sont plus ou moins généralistes, plus ou moins sérieuses, certaines sont orientées serveur, d'autres poste de travail, d'autres sécurité, etc...
Je pratique des installations dans le monde associatif depuis 2013, et j'ai toujours procédé de la même manière.
Note : Evidemment, si un utilisateur demande explicitement une distribution Linux et qu'elle est sérieuse, je m'adapte. Je parle bien ici d'un utilisateur qui souhaite découvrir, et qui n'a pas l'intention de faire du scripting et de l'administration de son système. Juste d'utiliser son PC quoi
Les plus casse-pieds me diront «Il faut dire GNU/Linux» mais en vrai, on s'en tape complètement. Tout le monde dit Windows, pas Microsoft Windows.
Pour moi, il ne faut pas écouter ces intégristes du libre logiciel libre. Ceux qui vous engueuleront quand vous direz Linux au lieu de GNU/Linux et ceux qui vont vous insulter parce que vous utilisez Skype ou Google Chrome sur Linux.
Si vous avez besoin d'un logiciel qui n'est pas sous licence libre, je ne forcerai personne à changer ses habitudes.
Par exemple si vous utilisez Google Chrome (non-libre) alors qu'il existe une alternative libre comme Firefox, je montre comment installer Chrome sur Linux.
Pareil si vous utilisez Skype, Discord, Telegram, Steam, Anydesk, etc.
Le seul cas où je recommande une alternative (qu'elle soit libre ou non), c'est lorsque le logiciel n'est pas disponible sous Linux car le développeur n'a pas conçu de version pour.
Si Microsoft Office est utilisé par exemple, ce n'est pas possible sous Linux. Je propose donc une alternative telle que Libre Office installé par défaut évidemment. Sinon, il m'est arrivé de recommander OnlyOffice qui est plus proche au niveau de l'interface et du confort d'utilisation, voire même Microsoft Office en ligne si la personne dispose d'un compte Microsoft.
Toutes les distributions Linux ont un point commun, c'est le noyau : Linux.
Une distribution Linux, je l'ai déjà dit des milliers de fois mais c'est un assemblage de plusieurs éléments :
- Le noyau Linux
- Un gestionnaire de démarrage (GRUB, systemd-boot, ...)
- Un système d'initalisation (systemd, OpenRC, upstart, ...)
- Des services installés par défaut (NetworkManager, CUPS, SSH, Samba, ...)
- Un environnement de bureau (GNOME, KDE, Cinnamon, Xfce, ...) ou pas
- Des logiciels préinstallés (Firefox, Thunderbird, LibreOffice, Gimp, Audacity, ...) ou pas
- Des outils proposés par l'équipe développant la distribution (Gestionnaire de pilotes, de mises à jour, outils en ligne de commande, ...)
Et donc, très approximativement, on peut expliquer que la combinaison de :
Linux + GRUB + systemd + GNOME + des logiciels = Debian ou Fedora ou Ubuntu par exemple
Linux + GRUB + systemd + Cinnamon + des logiciels + des outils = Linux Mint
Linux + GRUB + systemd + KDE + des logiciels + des outils = Open Suse.
Certaines distributions Linux ne fabriquent pas tout de zéro, et prennent une distribution existante comme base et la modifie pour répondre à un besoin différent.
Voici quelques exemples, un peu simplifiés pour cet article :
- Ubuntu reprend en grande partie de Debian, offrant entre autres un processus d'installation plus simple, un peilleur support matériel avec plus de pilotes, et du support commercial pour les entreprises.
- Linux Mint reprend la base d'Ubuntu, replace l'environnement de bureau GNOME par Cinnamon qu'elle a développée, qui ressemble à Windows avec une barre en bas, composé d'un menu d'applications, de lanceurs d'applications épinglés, d'une barre de notification et de l'heure. Pas de version "serveur" proposée.
- Manjaro Linux reprend la base de Arch Linux, ajoute des outils d'installation et de gestion de logiciels graphiques.
Parmi cette jungle des distributions, je fais le choix d'imposer une distribution comme point de départ : Linux Mint.
Bien qu'elle se base sur Ubuntu, je n'ai pas choisi Ubuntu.
Je ne l'utilise pas personnellement, mais mes besoins ne sont pas les mêmes que ceux du public cible.
Petit aparté sur les profils que j'ai accompagné sur Linux Mint :
- Jeunes de 15-16 ans souhaitant découvrir Linux venus en association (qui ne connaissaient que Android et peu Windows)
- Jeunes de 18-30 ans qui n'ont que de l'Androïd sur smartphone et tablette mais qui ont acheté un PC d'occasion pour faire plus de choses
- Adultes de 30-60 ans, qui n'ont connu que Windows et qui veulent utiliser Linux suite à la fin de support de Windows XP, Vista et 7 pour conserver leur PC à jour.
- Personnes âgées de plus de 60 ans curieuses qui sont aussi dans le même cas que les adultes de 30-60 ans.
Le plus jeune que j'ai accompagné avait 14 ans, et la plus âgée avait 87 ans !
A la louche, on est à 25% de femmes, contre 75% d'hommes. Et on est à 50%/50% dès que l'âge dépasse 60 ans, c'est assez curieux.
Ils sont globalement satisfaits, je n'ai pas vu de «retours à Windows» une fois Linux Mint installé. Mais il faut dire que l'initiative vient des utilisateurs, et que le choix est motivé par eux même, et non imposé. Je recroise des gens quelques années après pour faire une mise à niveau, mais qui se sont débrouillés en autonomie sans l'aide de personne.
Il faut en effet un point de départ, j'impose donc Linux Mint. C'est un choix que je vais argumenter ici.
Bien que Linux Mint ait quelques défauts vis à vis d'Ubuntu, notamment sur la mise à niveau vers une nouvelle version qui nécessite de taper quelques lignes de commandes, je privilégie cette distribution depuis 2013.
Je pratique des install party en association, ou dans des événements relatifs au logiciel Libre
J'ai dû installer Linux Mint sur des centaines d'ordinateurs, le plus souvent des PC Portables, mais également sur des PC Fixes, où je me suis déjà déplacé chez des utilisateurs demandant de l'accompagnement.
Elle est simple, réactive, et surtout «fixed release». Ce dernier point est important, car l'ordinateur n'est pas utilisé régulièrement par certains. Les smartphones et tablettes font souvent le gros du travail et l'usage des ordinateurs n'est pas régulier pour certains. Ainsi, il est possible de mettre à jour sereinement, les yeux fermés après 2 mois sans utilisation.
L'application des mises à jour ne se fait pas automatiquement, ce qui permet à l'utilisateur de ne pas avoir une machine qui télécharge ou installe des applications sans son consentement, ou qui monopolise des ressources sur le PC alors qu'on en a besoin que 10 minutes par exemple. Toutes les machines que j'ai vu n'étaient pas équipées de SSD.
Linux Mint offre le support de flatpak par défaut depuis quelques années, permettant évidemment l'installation de logiciels dans des versions plus récentes si besoin.
Linux Mint dispose de 2 éditions :
- Linux Mint basée sur Ubuntu.
- Linux Mint Debian Edition basée sur Debian.
Je privilégie toujours la base Ubuntu de Mint, pour les outils supplémentaires inclus par défaut permettant d'installer facilement les Codec multimédia et pilotes.
La reconnaissance du matériel y est relativement meilleure, surtout sur les pilotes Wi-Fi ainsi que pour les imprimantes, vu les multiples machines aux-quelles j'ai eu affaire. (Notamment sur du Realtek et Broadcom).
Linux Mint dispose de 3 environnements de bureau :
- Cinnamon (développé par Linux Mint)
- MATE (fork de GNOME2 mais intégré avec une apparence similaire à Cinnamon)
- Xfce (mais intégré avec une apparence similaire à Cinnamon)
Je choisis toujours l'environnement de bureau Cinnamon, quelle que soit la configuration de la machine. Jamais Xfce ni Mate.
On entend parfois dire que Xfce est plus léger que Cinnamon, mais dès que vous lancez la suite bureautique, ou le navigateur internet, la différence est moindre. De plus, Cinnamon est clé-en-main avec des paramétrages simples et complets. L'interface "ressemble" à Windows, ce qui permet de ne pas trop chambouler les habitudes visuelles.
Au niveau de l'offre logicielle, Linux Mint a le bon compromis entre ce qui est utile et nécessaire. Il n'en manque pas pour un usage de base, et il n'y a pas une tonne de choses préinstallées non plus. Trop de logiciels implique de mises à jour plus longues, ou évidemment des doublons.
L'installation étant un peu technique, je me charge de la faire, avec si besoin des explications sur le processus si l'utilisateur est intéressé (ce qui est rarement le cas au premier contact). Je prends soin de faire un partitionnement manuel afin de séparer le /home, au cas où il faille réinstaller tout en conservant les documents. Je demande globalement l'usage de la machine pour estimer la taille de la racine.
Bien que fan de LVM, je ne l'utilise pas dans ce cas : je pense surtout à ceux que mon utilisateur pourrait solliciter par la suite. Dans le cas d'une réinstallation, le partitionnement simple est plus facile à comprendre par l'utilisateur lui même ou la personne qui l'aiderait.
Une fois le système installé, évidemment, je ne laisse pas l'utilisateur avec sa machine comme ça !
Chaque machine installée fait l'objet d'une demi heure à une heure d'accompagnement pour son utilisateur.
Je prends soin d'aborder les points suivants :
- Découverte du gestionnaire de fichiers (Dossiers Images, Documents, ...) et manipulations (Insertion clé USB, Smartphone, ...)
- Personnalisation de l'interface : Paramétrage du bureau, changer le fond d'écran, les icônes, la couleur du système
- Découverte du panneau de configuration
- Gestionnaire de logiciels (installer un logiciel, supprimer un logiciel) + informations rapide sur Flatpak (en gros je dis que c'est pour avoir une version plus récente si besoin)
- Aide à l'installation des applications spécifiques
- Mises à jour : Logo du bouclier, faire les mises à jour régulièrement, notions que ce n'est pas automatique
- Un rappel général sur l'importance de la sauvegarde de ses documents.
- La documentation ubuntu-fr qui peut répondre à bon nombre de questions.
Les mises à jour mineures sont possibles graphiquement, je montre la fonctionalité, mais ne sont pas obligatoires. Cela permet "juste" d'avoir des nouveaux outils ou une mise à jour de Cinnamon. La base du système reste à jour et maintenue.
Cependant, je sensibilise aussi sur les mises à niveau (et précise la date de fin de vie du système) et que si besoin, je peux aider dans ces moments compliqués pour passer à la version suivante du système.
Je ne fais pas d'initiation à la ligne de commande, car il n'y en a pas besoin.
Je laisse les utilisateurs me recontacter, plus tard, s'ils souhaitent aborder ce sujet, mais je n'apporte jamais ces éléments sur la première prise de contact avec Linux. Ce n'est pas nécessaire surtout avec Linux Mint.
Et surtout, je profite de rappeler que Linux n'est pas Windows. Si une application n'a pas été mise à disposition pour Linux, il faudra trouver une alternative. Ces problématiques sont discutées pour trouver la meilleure solution (avec une alternative disponible sous Linux, ou à défaut, en dernier recours Wine, Bouteille, VirtualBox).
Je ne dis pas que les autres distributions Linux sont nulles, mais je ne les ai pas sélectionnées. Voici quelques raisons (de manière dégrossie et rapide) :
Fedora : Bien que j'ai une attirance pour Fedora, elle est aussi fixed release. RPM Fusion est un faux problème car vu que je procède pour Linux Mint à l'installation, je pourrais tout autant pré-installer RPM Fusion (qui migre en même temps que les dépôts de Fedora au moment de la mise à niveau). Cependant, les trop nombreuses mises à jour de fonctionalités, et le cycle de vie court ne répond pas au besoin. GNOME n'est pas la cible non plus niveau environnement de bureau.
Red Hat et dérivées : Une base Red Hat telle qu'Alma Linux, avec son support de 10 ans est séduisante, mais le contenu des dépôts pour une utilisation "bureautique de loisirs" est à mon sens trop limitée, même avec le dépôt EPEL. Si vous voulez le p'tit logiciel à la mode kikoolol parce que c'est marrant, il ne sera pas disponible. Ce n'est pas la cible de Red Hat Enterprise Linux qui a plus une visée professionnelle, et on retrouve GNOME du point précédent.
Open Suse : Je n'ai jamais aimé cette distribution. Les dépôts additionnels semblent faire parfois conflit, et elle propose par défaut KDE, qui bien que ressemblant à Windows, est trop complexe avec ses possibilités de personnalisation pour débuter. Cependant, le Yast est séduisant. La durée de vie est courte et les mises à jour mineures se font en ligne de commande (tout comme les versions majeures).
Manjaro : Bien que rendant assez accessible une rolling release, par une installation graphique, des outils conviviaux pour gérer ses logiciels, ne pas la mettre à jour régulièrement peut créer des problèmes. Avoir des logiciels toujours récents, et pas de "mise à niveau" à faire est un bon point. Cependant, dans le cas de cartes graphiques NVidia anciennes, au moment où le pilote est retiré, on peut rapidement être confronté à un écran noir. Ceci est valable pour tout type de matériel datant un peu.
Ubuntu : C'est la base de Linux Mint, alors pourquoi pas Ubuntu ? L'environnement de bureau GNOME est un peu lourd, la présence de snaps également. Je préfère une interface plus traditionnelle comme expliqué. Le processus de mise à jour du système est "forcé" par une pop-up un peu envahissante. Le processus de mise à niveau est aussi mis en avant quand celui-ci est possible. Les mises à niveau sont pas forcément une réussite sur Ubuntu. Il faut prendre le temps de faire un petit backup quand même avant, et les éventuels logiciels installés hors dépôts causent rapidement des soucis.
Debian : C'est la base d'Ubuntu et de Linux Mint Debian Edition. La reconnaissance de matériels atypique y est plus difficile, surtout sur des cartes Wi-Fi ou des pilotes d'imprimantes. Cela devrait aller mieux avec Debian 12 cependant. L'apparence générale des applications est assez brute, pas toujours très soignée. Pas de mises à jour en graphique, Synaptic n'étant pas vraiment ergonomique, bien qu'on puisse utiliser GNOME Logiciels, qui soit un peu plus "sexy".
Gentoo : Bon OK, pas besoin d'expliquer
Bien sûr, il existe bien d'autres distributions, mais je ne vais pas toutes les lister, j'ai fait les principales.
Voilà, j'espère que cet article vous a plu :-)
Introduction
On me demande souvent quelle distribution Linux choisir pour débuter l'aventure ?
Cette question est récurrente, donc je souhaite rédiger un article ici pour exprimer ma démarche.
Il existe en effet une multitude de distributions Linux :
- Debian, Ubuntu, Linux Mint
- Fedora, Red Hat Enterprise Linux, Alma Linux,
- Arch Linux, Manjaro
- Gentoo, Calculate Linux
- etc...
Elles sont plus ou moins généralistes, plus ou moins sérieuses, certaines sont orientées serveur, d'autres poste de travail, d'autres sécurité, etc...
Je pratique des installations dans le monde associatif depuis 2013, et j'ai toujours procédé de la même manière.
Note : Evidemment, si un utilisateur demande explicitement une distribution Linux et qu'elle est sérieuse, je m'adapte. Je parle bien ici d'un utilisateur qui souhaite découvrir, et qui n'a pas l'intention de faire du scripting et de l'administration de son système. Juste d'utiliser son PC quoi
A propos du Logiciel Libre
Les plus casse-pieds me diront «Il faut dire GNU/Linux» mais en vrai, on s'en tape complètement. Tout le monde dit Windows, pas Microsoft Windows.
Pour moi, il ne faut pas écouter ces intégristes du libre logiciel libre. Ceux qui vous engueuleront quand vous direz Linux au lieu de GNU/Linux et ceux qui vont vous insulter parce que vous utilisez Skype ou Google Chrome sur Linux.
Si vous avez besoin d'un logiciel qui n'est pas sous licence libre, je ne forcerai personne à changer ses habitudes.
Par exemple si vous utilisez Google Chrome (non-libre) alors qu'il existe une alternative libre comme Firefox, je montre comment installer Chrome sur Linux.
Pareil si vous utilisez Skype, Discord, Telegram, Steam, Anydesk, etc.
Le seul cas où je recommande une alternative (qu'elle soit libre ou non), c'est lorsque le logiciel n'est pas disponible sous Linux car le développeur n'a pas conçu de version pour.
Si Microsoft Office est utilisé par exemple, ce n'est pas possible sous Linux. Je propose donc une alternative telle que Libre Office installé par défaut évidemment. Sinon, il m'est arrivé de recommander OnlyOffice qui est plus proche au niveau de l'interface et du confort d'utilisation, voire même Microsoft Office en ligne si la personne dispose d'un compte Microsoft.
Linux, Distribution Linux ?
Toutes les distributions Linux ont un point commun, c'est le noyau : Linux.
Une distribution Linux, je l'ai déjà dit des milliers de fois mais c'est un assemblage de plusieurs éléments :
- Le noyau Linux
- Un gestionnaire de démarrage (GRUB, systemd-boot, ...)
- Un système d'initalisation (systemd, OpenRC, upstart, ...)
- Des services installés par défaut (NetworkManager, CUPS, SSH, Samba, ...)
- Un environnement de bureau (GNOME, KDE, Cinnamon, Xfce, ...) ou pas
- Des logiciels préinstallés (Firefox, Thunderbird, LibreOffice, Gimp, Audacity, ...) ou pas
- Des outils proposés par l'équipe développant la distribution (Gestionnaire de pilotes, de mises à jour, outils en ligne de commande, ...)
Et donc, très approximativement, on peut expliquer que la combinaison de :
Linux + GRUB + systemd + GNOME + des logiciels = Debian ou Fedora ou Ubuntu par exemple
Linux + GRUB + systemd + Cinnamon + des logiciels + des outils = Linux Mint
Linux + GRUB + systemd + KDE + des logiciels + des outils = Open Suse.
Certaines distributions Linux ne fabriquent pas tout de zéro, et prennent une distribution existante comme base et la modifie pour répondre à un besoin différent.
Voici quelques exemples, un peu simplifiés pour cet article :
- Ubuntu reprend en grande partie de Debian, offrant entre autres un processus d'installation plus simple, un peilleur support matériel avec plus de pilotes, et du support commercial pour les entreprises.
- Linux Mint reprend la base d'Ubuntu, replace l'environnement de bureau GNOME par Cinnamon qu'elle a développée, qui ressemble à Windows avec une barre en bas, composé d'un menu d'applications, de lanceurs d'applications épinglés, d'une barre de notification et de l'heure. Pas de version "serveur" proposée.
- Manjaro Linux reprend la base de Arch Linux, ajoute des outils d'installation et de gestion de logiciels graphiques.
Parmi cette jungle des distributions, je fais le choix d'imposer une distribution comme point de départ : Linux Mint.
Bien qu'elle se base sur Ubuntu, je n'ai pas choisi Ubuntu.
Je ne l'utilise pas personnellement, mais mes besoins ne sont pas les mêmes que ceux du public cible.
Les profils des utilisateurs, retour d'expérience
Petit aparté sur les profils que j'ai accompagné sur Linux Mint :
- Jeunes de 15-16 ans souhaitant découvrir Linux venus en association (qui ne connaissaient que Android et peu Windows)
- Jeunes de 18-30 ans qui n'ont que de l'Androïd sur smartphone et tablette mais qui ont acheté un PC d'occasion pour faire plus de choses
- Adultes de 30-60 ans, qui n'ont connu que Windows et qui veulent utiliser Linux suite à la fin de support de Windows XP, Vista et 7 pour conserver leur PC à jour.
- Personnes âgées de plus de 60 ans curieuses qui sont aussi dans le même cas que les adultes de 30-60 ans.
Le plus jeune que j'ai accompagné avait 14 ans, et la plus âgée avait 87 ans !
A la louche, on est à 25% de femmes, contre 75% d'hommes. Et on est à 50%/50% dès que l'âge dépasse 60 ans, c'est assez curieux.
Ils sont globalement satisfaits, je n'ai pas vu de «retours à Windows» une fois Linux Mint installé. Mais il faut dire que l'initiative vient des utilisateurs, et que le choix est motivé par eux même, et non imposé. Je recroise des gens quelques années après pour faire une mise à niveau, mais qui se sont débrouillés en autonomie sans l'aide de personne.
Linux Mint, le choix, les raisons
Il faut en effet un point de départ, j'impose donc Linux Mint. C'est un choix que je vais argumenter ici.
Bien que Linux Mint ait quelques défauts vis à vis d'Ubuntu, notamment sur la mise à niveau vers une nouvelle version qui nécessite de taper quelques lignes de commandes, je privilégie cette distribution depuis 2013.
Je pratique des install party en association, ou dans des événements relatifs au logiciel Libre
J'ai dû installer Linux Mint sur des centaines d'ordinateurs, le plus souvent des PC Portables, mais également sur des PC Fixes, où je me suis déjà déplacé chez des utilisateurs demandant de l'accompagnement.
Elle est simple, réactive, et surtout «fixed release». Ce dernier point est important, car l'ordinateur n'est pas utilisé régulièrement par certains. Les smartphones et tablettes font souvent le gros du travail et l'usage des ordinateurs n'est pas régulier pour certains. Ainsi, il est possible de mettre à jour sereinement, les yeux fermés après 2 mois sans utilisation.
L'application des mises à jour ne se fait pas automatiquement, ce qui permet à l'utilisateur de ne pas avoir une machine qui télécharge ou installe des applications sans son consentement, ou qui monopolise des ressources sur le PC alors qu'on en a besoin que 10 minutes par exemple. Toutes les machines que j'ai vu n'étaient pas équipées de SSD.
Linux Mint offre le support de flatpak par défaut depuis quelques années, permettant évidemment l'installation de logiciels dans des versions plus récentes si besoin.
Linux Mint dispose de 2 éditions :
- Linux Mint basée sur Ubuntu.
- Linux Mint Debian Edition basée sur Debian.
Je privilégie toujours la base Ubuntu de Mint, pour les outils supplémentaires inclus par défaut permettant d'installer facilement les Codec multimédia et pilotes.
La reconnaissance du matériel y est relativement meilleure, surtout sur les pilotes Wi-Fi ainsi que pour les imprimantes, vu les multiples machines aux-quelles j'ai eu affaire. (Notamment sur du Realtek et Broadcom).
Linux Mint dispose de 3 environnements de bureau :
- Cinnamon (développé par Linux Mint)
- MATE (fork de GNOME2 mais intégré avec une apparence similaire à Cinnamon)
- Xfce (mais intégré avec une apparence similaire à Cinnamon)
Je choisis toujours l'environnement de bureau Cinnamon, quelle que soit la configuration de la machine. Jamais Xfce ni Mate.
On entend parfois dire que Xfce est plus léger que Cinnamon, mais dès que vous lancez la suite bureautique, ou le navigateur internet, la différence est moindre. De plus, Cinnamon est clé-en-main avec des paramétrages simples et complets. L'interface "ressemble" à Windows, ce qui permet de ne pas trop chambouler les habitudes visuelles.
Au niveau de l'offre logicielle, Linux Mint a le bon compromis entre ce qui est utile et nécessaire. Il n'en manque pas pour un usage de base, et il n'y a pas une tonne de choses préinstallées non plus. Trop de logiciels implique de mises à jour plus longues, ou évidemment des doublons.
L'installation étant un peu technique, je me charge de la faire, avec si besoin des explications sur le processus si l'utilisateur est intéressé (ce qui est rarement le cas au premier contact). Je prends soin de faire un partitionnement manuel afin de séparer le /home, au cas où il faille réinstaller tout en conservant les documents. Je demande globalement l'usage de la machine pour estimer la taille de la racine.
Bien que fan de LVM, je ne l'utilise pas dans ce cas : je pense surtout à ceux que mon utilisateur pourrait solliciter par la suite. Dans le cas d'une réinstallation, le partitionnement simple est plus facile à comprendre par l'utilisateur lui même ou la personne qui l'aiderait.
Une fois le système installé, évidemment, je ne laisse pas l'utilisateur avec sa machine comme ça !
Chaque machine installée fait l'objet d'une demi heure à une heure d'accompagnement pour son utilisateur.
Je prends soin d'aborder les points suivants :
- Découverte du gestionnaire de fichiers (Dossiers Images, Documents, ...) et manipulations (Insertion clé USB, Smartphone, ...)
- Personnalisation de l'interface : Paramétrage du bureau, changer le fond d'écran, les icônes, la couleur du système
- Découverte du panneau de configuration
- Gestionnaire de logiciels (installer un logiciel, supprimer un logiciel) + informations rapide sur Flatpak (en gros je dis que c'est pour avoir une version plus récente si besoin)
- Aide à l'installation des applications spécifiques
- Mises à jour : Logo du bouclier, faire les mises à jour régulièrement, notions que ce n'est pas automatique
- Un rappel général sur l'importance de la sauvegarde de ses documents.
- La documentation ubuntu-fr qui peut répondre à bon nombre de questions.
Les mises à jour mineures sont possibles graphiquement, je montre la fonctionalité, mais ne sont pas obligatoires. Cela permet "juste" d'avoir des nouveaux outils ou une mise à jour de Cinnamon. La base du système reste à jour et maintenue.
Cependant, je sensibilise aussi sur les mises à niveau (et précise la date de fin de vie du système) et que si besoin, je peux aider dans ces moments compliqués pour passer à la version suivante du système.
Je ne fais pas d'initiation à la ligne de commande, car il n'y en a pas besoin.
Je laisse les utilisateurs me recontacter, plus tard, s'ils souhaitent aborder ce sujet, mais je n'apporte jamais ces éléments sur la première prise de contact avec Linux. Ce n'est pas nécessaire surtout avec Linux Mint.
Et surtout, je profite de rappeler que Linux n'est pas Windows. Si une application n'a pas été mise à disposition pour Linux, il faudra trouver une alternative. Ces problématiques sont discutées pour trouver la meilleure solution (avec une alternative disponible sous Linux, ou à défaut, en dernier recours Wine, Bouteille, VirtualBox).
Mon avis rapide sur les autres distribs ?
Je ne dis pas que les autres distributions Linux sont nulles, mais je ne les ai pas sélectionnées. Voici quelques raisons (de manière dégrossie et rapide) :
Fedora : Bien que j'ai une attirance pour Fedora, elle est aussi fixed release. RPM Fusion est un faux problème car vu que je procède pour Linux Mint à l'installation, je pourrais tout autant pré-installer RPM Fusion (qui migre en même temps que les dépôts de Fedora au moment de la mise à niveau). Cependant, les trop nombreuses mises à jour de fonctionalités, et le cycle de vie court ne répond pas au besoin. GNOME n'est pas la cible non plus niveau environnement de bureau.
Red Hat et dérivées : Une base Red Hat telle qu'Alma Linux, avec son support de 10 ans est séduisante, mais le contenu des dépôts pour une utilisation "bureautique de loisirs" est à mon sens trop limitée, même avec le dépôt EPEL. Si vous voulez le p'tit logiciel à la mode kikoolol parce que c'est marrant, il ne sera pas disponible. Ce n'est pas la cible de Red Hat Enterprise Linux qui a plus une visée professionnelle, et on retrouve GNOME du point précédent.
Open Suse : Je n'ai jamais aimé cette distribution. Les dépôts additionnels semblent faire parfois conflit, et elle propose par défaut KDE, qui bien que ressemblant à Windows, est trop complexe avec ses possibilités de personnalisation pour débuter. Cependant, le Yast est séduisant. La durée de vie est courte et les mises à jour mineures se font en ligne de commande (tout comme les versions majeures).
Manjaro : Bien que rendant assez accessible une rolling release, par une installation graphique, des outils conviviaux pour gérer ses logiciels, ne pas la mettre à jour régulièrement peut créer des problèmes. Avoir des logiciels toujours récents, et pas de "mise à niveau" à faire est un bon point. Cependant, dans le cas de cartes graphiques NVidia anciennes, au moment où le pilote est retiré, on peut rapidement être confronté à un écran noir. Ceci est valable pour tout type de matériel datant un peu.
Ubuntu : C'est la base de Linux Mint, alors pourquoi pas Ubuntu ? L'environnement de bureau GNOME est un peu lourd, la présence de snaps également. Je préfère une interface plus traditionnelle comme expliqué. Le processus de mise à jour du système est "forcé" par une pop-up un peu envahissante. Le processus de mise à niveau est aussi mis en avant quand celui-ci est possible. Les mises à niveau sont pas forcément une réussite sur Ubuntu. Il faut prendre le temps de faire un petit backup quand même avant, et les éventuels logiciels installés hors dépôts causent rapidement des soucis.
Debian : C'est la base d'Ubuntu et de Linux Mint Debian Edition. La reconnaissance de matériels atypique y est plus difficile, surtout sur des cartes Wi-Fi ou des pilotes d'imprimantes. Cela devrait aller mieux avec Debian 12 cependant. L'apparence générale des applications est assez brute, pas toujours très soignée. Pas de mises à jour en graphique, Synaptic n'étant pas vraiment ergonomique, bien qu'on puisse utiliser GNOME Logiciels, qui soit un peu plus "sexy".
Gentoo : Bon OK, pas besoin d'expliquer
Bien sûr, il existe bien d'autres distributions, mais je ne vais pas toutes les lister, j'ai fait les principales.
Voilà, j'espère que cet article vous a plu :-)